le Jeu des passagers
… au nord d’Isle franche, vers le début de la CCIème décade, des groupucules anarko-bio-poétiks – entre autres – sèment des expérimentations dans les lieux collectifs et les transports en commun. (…) le jeu-là naquit quelque part dans le neuf-cinq, entre Belval, sa zone industrielle traversée à pied et son train de banlieue, les lignes 1, 2, 4, 7 et 13 du métro, les bus 31 et N8, les RER A, B & Celui qui était toujours en rade, les bwaka d’occident et de fortune, les dérives au-dessus en-dessous ou aux travers de la petite ceinture, etc. etc.

On trouvera ci en bas l’ancienne version de ce Jeu Massivement Multi-joueur-euse-s… mais la version remise à jour – par Nama-S avec l’aide de Louis ne se transmet que sur papier, mano a mano ou par courrier héhéhé. Tu peux te la procurer en remplissant le formulaire, etc.
À peu près à l’époque de la mise à jour, Joanna publiait ce texte d’actualité – la (co-)fondatrice du travail qui relie un des ensemble de jeux les plus profond et sensé qu’il nous ait été donné d’exercer.
Voilà quelques extraits, tout de même :
***
Définitions
Jeu : n’importe quoi qu’on puisse repérer comme tel – mais de préférence, sans jamais parvenir à le cerner tout à fait. Saisir d’accord, mais non pas comprendre : voilà l’essence d’un bon jeu. Ce que « jouer » est, en fait, c’est un des mystères de l’humanité, comme la Beauté, l’Amour ou la Liberté – et certes pas comme le « Mal » qui d’une part n’existe pas et d’autre part s’explique assez bien (n’en déplaise à François Cheng). Cf. Huizinga, Caillois, Wikipedia mais surtout l’indispensable brochure Du Jeu (en ligne ici, là et sur lesuperflux.fr dans la racine de l’onglet « Tracts et brochures »).
Passager : être vivant (plus ou moins) doué de langage.
Passagère : être vivante douée de langage (au moins autant sinon plus).
Passager-e : être vivant-e doué-e de langage (on le saura) et de n’importe quel genre.
Autre : êtrE douéE de langagE pour qui ça compte vraiment de faire savoir qu’illes ne sont pas comme les autres, ou autre être vivant qui (comme l’aigle black, l’escargot-e rougeot-te et nombre d’autreS) s’en balance mais – quand même – ne se reconnaît pas bien dans les précédentes définitions (même s’iel est doué·e par ailleurs), ou tout autre anderen alter nikakda et cœtera.Si ça joue (voire si ça s’trouve « même sinon », mais là aussi : prudence, attention, gare ! s’iel-te-plaît-et-même-sinon).
Jaune, Bleu, Rouge : couleurs primaires – par essence indéfinissables quoi que très définies. Dites fRaction, say F-act ! Voir aussi Clan, Flan, Blanc-he (autour), Plan-Plan et Vlan !
Partie : d’un tout – extrait, moment, morceau, holon ou pièce & main d’œuvre – (voire d’une Toute). Mais susceptible de revenir.
Source : première équipe du Jeu, celle qui initie le chargement sur un territoire donné. Entre autre·S.
Création : cf. Source – peut s’opérer de toutes sortes de façons différentes selon les croyances.
Histoire : des milliards d’histoires (au moins).
Kiosque : comptoir d’illusion, cf. Spectacle
Ville : ramassis de gens, cf. Babylone ou Monde
Majuscule : Truc qui fait SeNS aussi quand on l’enlève…
Règle : cf. Jeu ou bien la justice en vigueur (selon situation donnée).
Définition : confer le dictionnaire ou poser questions.
Risques : voir « VioLenceS » ou chercher ailleurs ?
***
Nous sommes les passagers bleus.
C’est comme ça : vous aussi, vous êtes un passager bleu – ou peut-être une passagère bleue ! Il y a un jeu, voilà : il ne sert à rien, mais du fait qu’il existe, nous y participons. C’est le Principe, et c’est comme ça. Or dans ce jeu en général, on est les passagers bleus.
Rassurez-vous, ça ne change rien du tout. Il n’y a rien à faire de particulier. Tout se poursuit exactement comme auparavant, et c’est bien – puisque dans l’ensemble tout se passe bien.
D’ailleurs ce jeu n’a aucun objectif, et donc pas grand intérêt. D’une certaine façon, on peut dire que nous avons déjà gagné. Nous sommes les passagers bleus et nous voyageons librement. C’est l’essentiel.
Un jeu ne nous forcera pas à modifier quoi que ce soit dans nos façons d’être et de voyager : studieuses, tranquilles ou amicales, elles sont saines et nous conviennent. Si certains agités pensent autrement, nous en sommes désolés pour eux : à l’évidence, ils n’expriment rien d’autre que leur propre malaise. Nous sommes tous des passagers bleus, au sens où nous avons bien mieux à faire que de jouer à des petits jeux.
Un certain nombre de gens (étrangers à ce territoire, pour une part) se prétendent dit-on « passagers jaunes » et voudraient nous imposer leurs Règles. Ils seraient en train de mettre en place des séries d’actions susceptibles de nous faire tort, selon certaines sources.
Fort heureusement nous n’avons pas à nous inquiéter outre mesure. Les passagers rouges, qui sont de notre côté, ont les moyens de faire respecter la paix au sein de ce jeu absurde (puisque sans but). Nous pouvons donc garder à l’égard du jeu des passagers une saine indifférence. Si un passager rouge se présente à nous, nous avons tout intérêt à l’aider dans son action, voilà tout.
Amis passagers bleus, c’est grâce à notre solidarité
sans faille que nous sommes assuré-e-s de conserver notre bonne entente & notre faternité respectueuse
Jeu des Passagers [mention du territoire / indications temporelles / autres mentions de cadre éventuellement nécessaires] Le Jeu des Passagers est un jeu massivement multi-joueur-euse-s qui se joue exclusivement en présentiel dans tous les espaces publics du territoire et en particulier dans les transports en commun. La participation à ce jeu est totalement gratuite, immédiate, anonyme, non-contraignante et – somme toute – libre. Ses effets sur la santé, sur l’économie et sur l’intelligence ne sont pas contractuels. Du fait de lire ceci vous commencez à jouer, si vous voulez. D’ailleurs c’est déjà commencé et en quelque sorte vous jouiez déjà. Le Principe est simple : nous sommes tou-te-s des Passager-e-s et nous décidons de notre couleur. Nous pouvons interagir avec les autres Passager-e-s de toutes les façons possibles et imaginables. Les plus évidentes sont avec les mots. La seule restriction dans ce jeu, qui ne tient d’ailleurs pas spécifiquement au jeu, est que tout le monde doit s’y soumettre à la Règle, dans la mesure où elle a les moyens de se faire appliquer. Ajoutons aussitôt que la présente Notice du Jeu n’est pas la Règle. Ce que peut être la Règle n’est pas formulé ici. Comment participer au jeu ? A chacun-e de se faire là-dessus sa propre idée. On peut entre autres photocopier et distribuer la présente Notice au verso ou en marge de n’importe quelle contribution au jeu, personnelle ou non, pertinente ou pas. La présente Notice et tous les éléments du Jeu sont libres de tous droits et peuvent à volonté être modifiés, reproduits, récupérés, commentés, détruits, etc. Tout fait partie du Jeu ! Comment cette Partie se finit-elle, partie de quel Tout, y a-t-il des gagnant-e-s, que gagne-t-on, qui tire les ficelles du jeu ? Tout se décide dans le Jeu ! A tou-te-s de jouer [carte].
Pourquoi un jeu ?
On part d’une recherche nécessaire : celle d’une action très collective engageant l’interaction relationnelle, l’esprit et les corps, d’un autre type que celles déjà éprouvées et qui parfois laissent sentir leurs limites (forums, manifestations, festivals…) et d’une autre ampleur (psycho)géographique que les actions ponctuelles type métrothéâtre, dérives, etc.
Le jeu semble pouvoir répondre à ces critères assez facilement, tout en permettant à la plupart des petits nombres de s’y reconnaître de différentes façons. Il laisse néanmoins place – voire ménage des focus – à presque tout ce qu’on veut.
Le jeu des passagers est une proposition de ce type qui t’est faite.
Chargement du jeu des passagers à l’usage des premiers initiés : cf doc « chargement »
Notice globale : cf doc « notice »
2multicolor BLEU3 chargement JAUNE NOTICE ROUGE diffractionniste JauneAverti RougeAverti
Rien à voir (ou presque) : le grand jeu de la vie
Rien à voir non plus, juste une petite idée de métro : le TRANSMOT transmotx
Ce « jeu des passagers » et tout ce qui est sur cette page est sous licence CC-By-NC Belval / Socioculture3.0 (Guiligui n’y est pour rien…)
Rétroliens & Pings