C’est quoi le problème ?

Un problème, ce n’est pas juste une difficulté, ce n’est pas un souci, ce n’est pas un ennui ni un emmerdement… C’est un vaste mélange qui peut intégrer tout cela, mais qui est surtout possiblement un sujet pour la pensée, une épreuve pour l’intelligence et donc… une chance pour l’esprit, à condition de savoir bien la prendre.

Qu’est-ce qui fait problème au fond ?
J’ai besoin de comprendre, je cherche à prendre du recul, à analyser les enjeux, tenants et aboutissants. Je parle, je mets en mots, je pleure ou je tremble au besoin en passant* puis je reprends l’analyse. Pas toi ?
Depuis que je suis sur terre, c’est toujours comme ça que j’ai résolu « mes » problèmes : je trouve ça plus satisfaisant que de laisser tomber. Ignorer ce qui « ne va pas », comme on cache la poussière sous le tapis, c’est souvent bien autre chose qu’un authentique « lâcher-prise » : ça ressemble plutôt en général à « s’en foutre » (par paresse mentale)… ou pire : « y succomber » (par désespoir et faute de trouver la sortie).
Je partage avec vous – sur ce blog, entre autres – les visions et compréhensions que je peux saisir des êtres, des choses et de leurs interactions… et je tiens compte pour ce faire de tous les points de vue que je perçois. Pouvons-nous enrichir ça ensemble ? Vous sentez-vous, te sens-tu concerné-e-s par ce sujet ?

J’ai dit mes problèmes entre guillemets, car au fond, tous les problèmes que j’ai rencontrés jusque là concernait aussi d’autres que moi… voire au fond, ils concernaient… tout le monde, au moins dans le proche écosystème. Un vrai problème, contrairement à une « tension »**, ce n’est jamais personnel.

Courage, Nama-S, ou toi lecteur-ice : sors d’une vision « égoïste » pauvre, où tu ne t’intéresserais qu’à tes besoins persos (superficiellement en fait),
et ne projette pas maladroitement sur ceux des autres, dans une vision soi-disant « altruiste »
(parce qu’alors tu tomberas forcément dans le sacrifice -victime-, dans la dramatisation -sauveur-, ou dans la manipulation -bourreau-),
entre résolument dans le systémisme dialectique comme on t’a appris à le faire dans les réseaux d’éduc pop’, et problème !

Problémons : ça vous dit ? Avec une telle intro peut-être pas… pourtant c’est juste sympa.
Il s’agit de chercher les nœuds, ce qui réunit ensemble toutes les petites crises, ce qui fait converger les tensions, ce qui fait sens au-delà de moi dans les difficultés que je traverse. Il s’agit de repérer les dialectiques à l’œuvre – c’est-à-dire les idées contradictoires qui s’opposent frontalement avec une équivalente justesse, charge, validité, cohérence, etc. – et de les articuler (ensemble et/ou avec le contexte où elles opèrent) d’une façon aussi vivante que possible***.

Comment le dire, le saisir ? Une infinité de formulations sont toujours possibles bien sûr, et ont toutes leurs directions, leurs pentes ou leurs travers, leurs théories implicites et leurs tâches aveugles… Et avec tout ça, elles pointent plus ou moins de très différentes voies possibles de résolutions.

Mais surtout pour commencer : quels problèmes traiter ? Il y en a tant !
Pourrtant si nous partons de nos petites difficultés quotidiennes, si nous acceptons de regarder modestement ce qui fait problème pour nous, là où nous en sommes, et que nous cherchons avec honnêteté, ténacité et confiance comment résoudre cela, alors nous contribuerons vraiment à la paix dans le monde… je crois.

* Sur les décharges émotionnelles et tout ça, voire par exemple ici…

** Sur les tensions, j’avais essayé une mise en image qui s’avère confusante à certains endroits et que j’améliorerai donc prochainement. J’en parle aussi abondamment dans le traité Sociocultures, section 3.6 en particulier.

*** Pour aller plus loin sur le sujet, rien ne vaut l’entraînement mental. Cf un peu partout sur internet, ou dans le même traité encore section 1.4 de mêmoire (« silence et langage commun »)…