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Perversion narcissique : une affection *sociale* ?

« Cet article est une ébauche », comme disait Wikipedia… Je ne suis pas psychologue, je suis clown et sociépathe – c’est dire si mes connaissances en matière de psyché humaine sont empiriques et étendues à des domaines que les praticien-ne-s de la santé s’autorisent rarement à fréquenter.
Je te laisse juger, lecteur-ice, si à base de ça tu peux m’accorder confiance ou non sur un sujet qui ne correspond que de façon subtile aux diplômes de mon curriculum et à mes expériences « professionnelles ».
La question de légitimité – d’ailleurs – est toujours liée à celle de la « souveraineté » (même si je n’aime qu’à moitié ce mot et le risque sinon narcissique du moins égotique qu’il accompagne couramment). Bien souvent « les gens » ont tendance à croire les personnes qui parlent avec le plus d’assurance – ou avec un genre de blouse blanche* – alors même que l’histoire montre que c’est presque toujours celles qui disent le plus de conneries. Parfois même, c’est intentionnel : bienvenue sur la planète Terre !
Heureusement aussi, bien des messages innocents et beaux nous parviennent aussi, et parfois sans une once de naïveté.

La « perversion narcissique », qui a fait couler beaucoup d’encre, est une détresse sociétale plutôt que personnelle. On peut dire ça de toutes les affections psys d’ailleurs, ce n’est pas un éclair de génie avec tonnerre de roulements de tambours… et ça n’empêche évidemment pas les individuEs d’en souffrir, hélas.

Lorsque ça se rencontre dans une relation interpersonnelle, il y a fort à parier qu’il y ait des triangles de Karpmann dont on ne parvient pas à sortir – de part et d’autre de la relation – voire, alimentés aussi par les proches allié-e-s des principales personnes concernées. Dans bien des situations, entre les deux il y a « quand même » un bourreau et une victime qui sont « toujours à peu près les mêmes ». Et c’est tout l’art du bourreau, alors, que de savoir jouer aussi les pauvres gentils, et toute la folie de la victime sans doute de jouer encore les sauveur-euse-s.
Mais dans bien d’autres cas aussi, les deux protagonistes échangent tour à tour les trois rôles du triangle ! et là, c’est beaucoup plus pervers encore – et non moins goulûment narcissique. Et les ami-e-s proches des personnes en question sont troublé-e-s car … qui croire ? comment sortir de cet enfer ? souvent dans ce genre de cas, nous avons simplement envie de prendre de la distance, car cela semble trop souffrant, ça finit par nous affectre aussi et … que faire ? comment offrir un soutien ?

Le problème de Narcisse, ce n’est pas sa beauté ni même son amour-propre, c’est de succomber à la fascination et de négliger tout le reste. Le problème de Narcisse, ce n’est pas de se jeter à l’eau pour finir… c’est qu’avant même cela, ça fout la vie d’Echo en l’air. Et il s’en balance, puisqu’il « se suffit à lui-même » – comme disent les trolls de Peer gynt.

Le concept de cécité systémique nous vient, je crois, de Dominique Barter : systemic blindness. La société hyperconsumériste dans laquelle nous sommes, fascinée par les « images de soi » que tout le monde se renvoit en miroir, est narcissique depuis belle lurette. On peut lire à ce sujet – entre autres – la brochure des Renseignements généreux, « la Culture du narcissisme ».
Quant à sa perversion hélas, elle est chaque jour plus manifeste : qui peut encore s’aveugler là-dessus ? Œdipe s’est crevé les yeux… mais il ne l’a fait qu’après avoir compris ce qu’il n’avait pas vu, concernant les conséquences de ses actes. Est-ce que toi, camarade lecteur-ice-, tu regardes les choses comme elles sont sans attendre d’arriver à de telles extrémités ?

Le concept de bouc émissaire est lié à cette question d’une façon subtile à saisir dans les relations interpersonnelles : ce sont les « parts de moi » que ça arrange bien de charger « l’autre »* de la responsabilité de ma souffrance qui s’en servent – souvent avec beaucoup d’intelligence, de sorte que ça ne se remarque pas d’emblée.
De façon non moins subtile au niveau social, le fait de décharger la haine sur telle ou telle type de personnalités – manipulation de l’aversion collective pour entretenir l’avidité marchande – est une des conditions de la pérennisation des fonctionnement pervers et naricissiques.

Voilà, je vous laisse accomplir vos propres développements sur ces bases-là.

Pas facile de trouver une image pour cet article… Je me suis dit que j’allais en prendre une où j’étais – et qui soit un jeu un peu énervant et drôle en même temps.

* Le lien de la vidéo d’Aimer l’ouvrage sur l’Autre et les autres est à sa place en lien avec cet article… concernant les autorités scientifiques, cf. aux alentours de la 20-21ème minute et tout le passage sur les mécaniques d’influences sociales.

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