Bienveillantes sociétés complexes

La bienveillance et l’autogestion sont-elles des mythes ?

Soyons attentif-ve-s et critiques, et pointons – gentiment ? – les erreurs intellectuelles, les approximations ou les dérives politiques des autres… Mais attention à ne pas tomber dans la démolition non-concertée, non-consentie et unilatérale des entreprises de gauche par d’autres entreprises de gauche : ce serait un peu trop « ancien paradigme » (et je ne crois pas que ce soit ce que tu fais toi camarade… ou bien si ?)

Redéfinir les mots – j’adore ça ! et pourtant parfois, il y a d’autres endroits où consacrer prioritairement notre énergie, non ? du moment qu’on arrive à se comprendre. Et qu’on sait comment on gère nos désaccords et nos conflits (cf. la justice « restaurative » dans ce blog – je vais développer – et ailleurs, comme avec toutes les pratiques régénératives partout !)

La bienveillance est globalement bonne pour l’humanité, et ça n’est pas un mythe – ou si peu – même s’il y a évidemment du bienveillance-washing comme du social-washing comme du green-washing, et des rapports de pouvoir qui se déguisent en
Mais quand même, on ne s’arrête pas de faire de l’écologie parce que Macdo ou Danone prétendent s’y mettre, que je sache ?
Les mythologies qu’il nous faut clarifier en priorités, ne sont-ce pas plutôt celles qui sont contraires à l’amour ? Le nihilisme, le cynisme et le défaitsime ne sont-ils pas bien plus dangereux que la tendresse et l’attention présente – même outillée, même procédurière peut-être ? Certes c’est discutable, et certes dans nos cercles coopératifs les postures d’opposition sont aussi les très bienvenues.

L’autogestion est aléatoire certes, et souvent l’anarchie est anarchique au sens de bordélique hélas, et c’est une évidence commune qu’on a besoin d’informer nos communautés pour qu’elles fassent société… C’est pour ça d’ailleurs que j’ai pris soin d’écrire un livre et non une « fiche-action » (avec deux chapitres entier sur l’autogestion et la bienveillance tiens tiens, sans compter les annexes :*) … et que je remets patiemment l’ouvrage sur le métier chaque jour (ou presque).
Mais pourquoi sans cesse tout opposer terme à terme ? Pourquoi balancer ces pauvres bébés trahiEs (que sont la CNV ou la sociocratie par exemple) avec l’eau sale de leurs bains business et administration ?
Entrons de plein pied dans la complexité, tant qu’à faire. Et avec amour, je persiste.

Qu’est-ce qu’on fait avec tout ça, avec nos ConscienceS… douces, gentilles, compréhensives, empathiques oui : c’est plutôt ça la question, ou bien ? Flatter l’égo mine de rien ou faire son beurre en étant plus hargneux-se ou plus real-love qu’un-e autre, mais en tapant sur l’Oasis des voisin-e-s, sa Suite du monde, sa Scic sociale, sa Zad même ou son mouvement queer euhhh. Oui, je sais le faire. Mais j’essaie d’arrêter tout à fait (comme d’autres trucs :^) -> J’en pose l’intention. Je lâche ce vieux commandement-contrôle, ce loup blanc, cette dominance rouge parfois bien subtile, séduisante, fascinante même…
Marre des groupuscules, des clashs, des tendances et des chapelles… c’est le passé tout ça ! où mettons-nous notre énergie à présent ?

Ce n’est pas ça que font Sans transition, Lepage (en liens là-haut) ou feu-le-pavé-et-les-autres-cpop’-de-la-Grenaille – je les aime bien ces gens-là, dieu sait – et toi encore moins, camarade ? Mais c’est ça qui me / nous réactive parfois dans la rhétorique de tel ou tel homme politique dans le vent ou la com’ de telle coach de vie… Diviser mieux, pour régner encore et toujours ? -> Assez. Pluton et Mars ont fait leurs temps, voilà que Vénus Jupiter et Saturne entrent en scène, c’est l’ère du Verseau la voie, weeey ! Et ça ne nous empêche certes pas de nous organiser avec intelligence.